Qu’est-ce que la combustion spontannée (partie 1)

Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est que la combustion spontanée survient généralement de 4 à 10 semaines après le début de l'entreposage du foin.

Normalement, ça se passe de cette façon: 

Étape 1

Il faut se rappeler que le foin entreposé à plus de 15 % d’humidité sans ventilation suffisante va subir une augmentation de température. Celle-ci peut atteindre 40 à 45 °C avec du foin à 20 % d'humidité ou moins. Bien que ce soit normal et qu’il n’y a pas de risques de combustion spontanée à ce niveau, il y aura fort probablement une perte de qualité et vous vous retrouverez avec de la poussière dans votre foin.

Étape 2

Cette étape survient lorsque la température passe de 50 à 70 °C. La hausse de température est causée par des microorganismes (bactéries et moisissures) dits « thermophiles ».
La température de votre foin atteint 50 °C ? C’est signe que vous devez déplacer les balles de foin rapidement pour permettre une meilleure aération et abaisser leur température. 

Étape 3 

À cette étape, l'activité biologique cesse, il ne se produit que des réactions chimiques.
Si la température excède 70 °C pour atteindre 90 °C; il y a carbonisation du foin et formation de gaz facilement oxydables.

À 90 °C, on atteint le point critique. Ici, la température et la pression des gaz montent très rapidement pour atteindre, en l'espace de quelques heures, 280 °C, soit le point d’inflammation. Si on combine le tout à une présence suffisante d'oxygène, le foin s'enflamme. Un simple coup de vent ou une porte de grange qui s’ouvre suffit pour que la masse de foin s’enflamme.

Si la température de vos amas de balles de foin augmente, envisagez de les déplacer dès que possible pour permettre une meilleure aération et une baisse de température.

Attention ! Si la température est déjà élevée (plus de 70 °C), le simple fait de déplacer les balles pourrait démarrer un feu. Si vous avez un doute sur la température du foin, on vous recommande fortement de faire appel au service des incendies de votre municipalité avant de faire un déplacement. 

Texte tiré du guide des plantes fourragères du CRAAQ 2005, rédigé par Germain Lefebvre, agronome, et Guy Allard, professeur en plantes fourragères.