Les capteurs de rendement pour les plantes fourragères, on est dû!
Les capteurs de rendement ont fait leurs preuves dans les grains et pourraient être très utiles pour les plantes fourragères. Les grands manufacturiers tardent toutefois à introduire ces technologies d’agriculture de précision à cette culture. On travaille donc fort pour remédier à la situation et offrir une alternative accessible et performante aux producteurs.
La plupart des équipements de récolte de grains sont équipés de capteurs de rendement. Grâce à la géolocalisation, ces outils permettent de générer des cartes de rendement. L’utilisation judicieuse de ces cartes aide les agriculteurs à prendre les meilleures décisions et, par le fait même, à augmenter leurs profits.
Pour les plantes fourragères, nous en sommes à peine au stade d’introduction de ces outils. Les fourragères automotrices ou les presses à grosses balles sont équipées de moniteurs, mais la plupart ne génère pas de registres de rendement. C’est évidemment complètement inexistant sur les presses à petites balles.
L’utilité des capteurs de rendement
Le réseau d’essais de l’Université du Nebraska (UdN) utilise les données de capteurs de rendement pour optimiser les doses d’azote dans le maïs. Selon Laura Thompson, directrice du réseau d’essai, les données de capteurs de rendement peuvent aider à :
Créer des cartes de profitabilité : identifier les zones qui n’atteignent pas le niveau de rentabilité.
Identifier, grâce à la recherche sur les fermes, comment les pratiques agronomiques affectent le rendement.
Augmenter l’efficacité de la fertilisation pour diminuer les coûts et les impacts environnementaux.
Selon Brunel Sabourin d’Antara Agronomy Service du Manitoba, les données sont vraiment utiles lorsque converties en cartes de rendement. Le drainage, le pH, la compaction, les analyses de sols, sans oublier l’observation aux champs, sont utilisés pour comprendre les variations de rendements et apporter les corrections.
L’UdN fait aussi des essais, sur des bases scientifiques, en grandes parcelles. Les producteurs sont un maillon de la recherche. Les capteurs de rendement permettent donc aussi ce type de recherches, qui autrement seraient à peu près infaisables.
Un outil pour les conseillers agricoles
Un sondage réalisé en 2017 par l’université Perdu auprès de 800 producteurs (400 ha et plus) de maïs et soja montre que jusqu’à 90 % utilisent des données de capteurs de rendement pour prendre des décisions concernant, entre autres, la fertilisation et les taux de semis.
Selon un représentant de l’UdN, les producteurs utilisent encore peu les données générées par les capteurs de rendement. Ceci peut probablement s’expliquer, selon M. Sabourin, par le fait que les producteurs ont besoin de support agronomique pour bien utiliser les données générées.
Les capteurs de rendement pour les plantes fourragères
Tout ceci s’appliquerait bien sûr aux plantes fourragères. Pourtant, chez les grands manufacturiers, les capteurs de rendement géolocalisés ou la génération de cartes de rendement est peu accessible aux producteurs de plantes fourragères. Cet outil permettrait pourtant aux conseillers d’accompagner plus efficacement les producteurs dans la gestion de leurs prairies.
Chez Novations AGL, une première étape est franchie grâce au Compteur AGL qui :
Enregistre le rendement par champ
Archive chaque coupe durant un nombre d’années pratiquement illimité
Géolocalise chaque balle et la rend visible sur une carte.
Toute l’information est enregistrée sur l’application et la plateforme AGL 360 et pourra éventuellement être utilisée pour produire des cartes de rendement. Déjà, le producteur bénéficie d’un registre de rendement numérisé lui permettant d’analyser le rendement de chaque champ. C’est un début, en attendant les cartes de rendement!
Les informations de cet article ont été tirées du magazine Crops and Soils, sept-oct 2022 page 56.